DU 17 AU 20 JUILLET 2025 Résultats étude 2020

Les résultats fournissent des éléments de réflexion et pratiques aux traileurs et aux personnes les accompagnant. Bonne lecture…

Le Laboratoire HP2 de l’Université Grenoble Alpes (INSERM), l’Unité Sports Pathologies du CHU Grenoble Alpes et l’Ut4M se sont associés depuis plusieurs années afin de créer une plateforme de recherche et d’innovation autour du trail et des différentes thématiques associées.

Dans le cadre des activités de ce véritable Laboratoire Grandeur Nature, 550 traileurs inscrits à l’Ut4M 2020 ont répondu au cours de l’hiver 2020 à un questionnaire en ligne.

Ce questionnaire visait d’une part à caractériser la pratique sportive et la santé des participants à l’Ut4M, pour ensuite analyser ces données en parallèle de leurs performances lors des courses de l’Ut4M, et finalement mettre à disposition de la communauté des  informations et conseils pratiques.

Si l’Ut4M 2020 n’a pas pu avoir lieu, les résultats de ces questionnaires n’en restent pas moins intéressants pour fournir des éléments de réflexion et pratiques aux traileurs et aux personnes les accompagnant (entraîneurs, soignants, organisateurs, équipementiers, etc).

Ce document présente un résumé des principaux résultats de cette étude (qui a dû aussi s’adapter au contexte de la crise sanitaire). Ce document est une “photographie” des traileurs ayant répondu au questionnaire sur le plan individuel, sportif, alimentaire et de la santé.

1. Catégorisation des traileurs inscrits à l’Ut4M 2020 ayant répondu au questionnaire

Parmi les 550 traileurs ayant répondu au questionnaire soumis en ligne à l’ensemble des inscrits à l’Ut4M 2020, 54% s’étaient inscrits sur les épreuves de 100 et 160 km (dont le 4x40 km), 38% sur les épreuves de 40 et 80 km et 8% sur l’épreuve de 20 km.

La proportion de femmes était de 22%.

Il a été demandé à chaque traileur sa cote ITRA (classement international des traileurs établi par l’International Trail Running Association en fonction des points ITRA obtenus sur un certain nombre de courses ; plus la cote est élevée meilleur est le niveau en trail, 1000 étant la cote maximale théorique), les cotes ITRA ont permis de classer les traileurs en 4 groupes :
• Groupe 1 : les traileurs ne connaissant pas leur cote ITRA (50% des traileurs de l’étude)
• Groupe 2 : les traileurs ayant une cote ITRA < 500 (19% des traileurs)
• Groupe 3 : les traileurs ayant une cote ITRA entre 500 et 700 (20% des traileurs)
• Groupe 4 : les traileurs ayant une cote ITRA > 700 (11% des traileurs).

2. Caractéristiques individuelles

Les hommes et les femmes ayant répondu au questionnaire étaient d’âge comparable, les participants au 20 km étaient plus jeunes.

Les traileurs ayant une cote ITRA la plus élevée (> 700) étaient plus jeunes et présentaient un indice de masse corporelle (IMC, indice qui à partir de la taille et du poids permet d’estimer la corpulence d’une personne) plus faible que les traileurs de moindre niveau. À noter que les valeurs d’IMC considérées comme normales se situent entre 18 et 25 kg/m².

Les traileurs ayant une cote ITRA la plus élevée (> 700) indiquaient consacrer un volume horaire hebdomadaire à leur profession inférieur aux autres coureurs.

3. Caractéristiques sportives

Volume d’entraînement en course à pied

Plus les traileurs avaient une cote ITRA élevée, plus ils rapportaient au cours de l’hiver 2020 des volumes d’entraînement en course à pied élevés (en heures, kilométrage et dénivelé). Les traileurs inscrits sur des distances de 100 et 160 km pratiquaient le trail depuis plus longtemps, présentaient une cote ITRA plus élevée et rapportaient au cours de l’hiver 2020 des volumes d’entraînement en course à pied élevés (en heures, kilométrage et dénivelé).

Volume d’entraînement dans d’autres disciplines

99% des traileurs pratiquaient une autre discipline sportive que le trail, indépendamment du sexe ou de la cote ITRA : 60% le cyclisme/VTT, 50% de la préparation physique générale, 29% du ski (toutes disciplines), 27% de la natation et 5% de l’escalade. Au total, 44% des traileurs rapportaient que ces autres disciplines sportives représentaient plus de 20% de leur volume d’entraînement. Les traileuses pratiquent moins de cyclisme mais plus de préparation physique généralisée et de natation. Les traileurs aux cotes ITRA les plus élevées sont plus nombreux à pratiquer le cyclisme et le ski. Les traileurs inscrits sur 100 et 160 km rapportaient plus fréquemment pratiquer le cyclisme, la pratique d’une autre discipline que la course à pied représentait pour 42% de ces coureurs plus de 20% de leur entraînement.

Programme d’entraînement

51% des 550 traileurs rapportent suivre un programme d’entraînement planifié de façon similaire chez les hommes et les femmes et indépendamment de la distance de course sur l’Ut4M.

60% des traileurs déclarent suivre un entraînement programmé par eux-mêmes alors que 28% déclarent suivre un entraînement programmé par un entraîneur/coach. La proportion de traileurs faisant appel à un entraîneur atteint 41% chez les traileurs ayant un cote ITRA >700. Les traileurs inscrits sur le 20 km sont les plus nombreux (28%) à déclarer suivre un programme d’entraînement obtenu par une application en ligne.

Pratique compétitive du trail

60% des 550 traileurs rapportaient participer à moins de 10 courses de trail par an et 39% à au moins une course > 80 km. Les traileuses participaient à moins de courses par an et sur des distances inférieures.

Les traileurs ayant une cote ITRA plus élevée réalisent plus de courses de trail par an (plus de 60% des traileurs ayant une cote ITRA >500 réalisent plus de 10 courses de trail par an) et plus souvent des ultratrails (> 80 km).

Plus les traileurs étaient inscrits sur une distance longue des courses de l’Ut4M, plus ils avaient réalisé un nombre important de courses de trails et des trails de longue distance lors des saisons passées.

Motivation pour participer à l’Ut4M

Parmi les 550 traileurs, indépendamment du sexe ou de la distance de course d’inscription, les deux premiers objectifs rapportés sont d’être finisher puis de se faire plaisir. Les traileurs ayant une cote ITRA la plus élevée (> 700) rapportent plus fréquemment comme objectif de viser une bonne place ou un bon temps.

4. Alimentation et hydratation

48% des traileurs déclarent se restreindre sur leurs choix alimentaires dans l’optique de leur pratique du trail, ceci quel que soit le sexe, le classement ITRA ou la course Ut4M à laquelle le traileur était inscrit. Seulement 7% des 550 traileurs déclarent suivre un régime alimentaire particulier, essentiellement des régimes flexitarien ou végétarien. La composition du régime habituel (nombre de féculents, légumes, viandes, laitages… par jour) varie peu en fonction de la cote ITRA ou de la distance de course de l’Ut4M à laquelle est inscrit le traileur.

87% des traileurs indiquent boire à l’entraînement, pour 55% des traileurs cette prise de boisson est de 0,25 à 0,5 L/heure (volume de boisson médian par heure : 0,5 L).

71% des traileurs déclarent manger à l’entraînement, cette proportion étant plus importante chez les hommes que les femmes et chez les traileurs inscrits sur des distances longues à l’Ut4M. Les traileurs à la cote ITRA (> 700) la plus élevée mangent moins de gels et pâtes de fruits à l’effort alors qu’une plus grande proportion des traileurs inscrits sur les distances > 100 km déclarent manger des barres par rapport aux autres coureurs.

5. Santé

Problèmes de santé liés au trail

34% des 550 traileurs déclarent avoir été blessés ou malades dans l’année écoulée en lien avec la pratique du trail, de façon comparable chez les hommes et les femmes.

Il s’agissait pour 22% des cas d’une blessure à la cheville, 21% d’une tendinite, 10% une blessure au genou, 4% une douleur et 42% une blessure autre. Le pourcentage de traileurs déclarant une blessure ou maladie dans l’année écoulée en lien avec la pratique du trail augmente avec la cote ITRA (jusqu’à 47% des traileurs avec une cote ITRA > 700) et est également plus élevé chez les coureurs inscrits à des distance de l’Ut4M > 100 km (38%). Les tendinites sont en particulier plus fréquentes chez les coureurs inscrits à des épreuves > 100 km.

La survenue d’une blessure en lien avec le trail tend à être plus fréquente chez les traileurs pratiquant le trail depuis 2 à 5 ans (par rapport à ceux pratiquant depuis moins ou plus longtemps). La fréquence des blessures n’apparaît pas différente en fonction du nombre d’heures ou du kilométrage d’entraînement mais elle est plus élevée chez les traileurs réalisant moins de 1000 m de dénivelé par semaine.

Recours aux soins

7% des 550 traileurs déclarent consulter un médecin au moins 2 fois par an en lien avec leur pratique du trail, principalement du fait d’une blessure : ce pourcentage est identique chez les hommes et les femmes, selon la cote ITRA, mais est un peu plus important chez les traileurs inscrits à des courses de l’Ut4M > 100 km.

50% des traileurs déclarent prendre au moins quelques fois par an un médicament sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien.

Les traileurs réalisant plus de 2000 m de dénivelé par semaine consultent moins souvent leur médecin en lien avec le trail alors que ceux s’entraînant entre 3 et 7 h/semaine consultent plus souvent que les traileurs s’entraînant plus ou moins.

6. Les traileurs et la COVID en 2020

284 traileurs inscrits à l’Ut4M ont répondu à un second questionnaire envoyé en fin d’été 2020.

3% déclaraient avoir été testés positifs à la COVID, 9% déclaraient avoir été infectés (sans preuve). Seuls 0,4% des traileurs avaient été hospitalisés du fait de la COVID.

Le confinement du printemps 2020 a induit une chute des volumes d’entraînement des traileurs interrogés.

82% des traileurs déclaraient que leur entraînement avait été impacté par le confinement et 49% indiquaient que cela avait été pour eux difficile à vivre, 30% du fait de l’impact sur leur bien-être physique, 40% du fait de l’impact sur leur bien-être psychologique. 30% des femmes contre seulement 13% des hommes déclaraient que le confinement avait eu un impact positif sur leur bien-être psychologique.

17% des traileurs déclaraient avoir ressenti des sensations anormales ou symptômes à l’effort à la reprise de l’entraînement post-confinement, en particulier des douleurs musculaires et ostéoarticulaires et des difficultés respiratoires.

12% des traileurs se sont blessés dans la période post-confinement (mai-juin 2020).